Pour cette
cinquième ronde des interclubs, notre équipe affrontait celle de Meximieux. Ce match était important pour se maintenir dans la compétition en
vue d’un maintien en NIII. Etant donné que l’échiquier 8 de Meximieu était
forfait, nous partions avec un point d’avance et la confiance qui en découle.
Au niveau des élo, notre équipe était très homogène avec des joueurs entre 1782
et 1919 elo. En face les quatre premiers échiquiers nous devançaient en élo
mais les matchs numéros 5 à 7 penchaient en notre faveur pour les élos. Une
stratégie de maintien aux premiers échiquiers pour marquer aux derniers se
dessinait donc avant les parties.
Frédéric Chomier affrontait un adversaire de 150 points plus
fort, Agron Bislimi (2016 elo). Celui-ci, qui avait les blancs, ouvrit par e4 et
Frédéric répondit par une sicilienne de type sheveningue. Son adversaire qui ne cachait pas ses pulsions agressives continua
par un grand roque précoce ainsi qu’une brusque poussée de pions à l’aile roi,
même au prix d’un pion. Frédéric se défendit fort bien, garda le pion et laissa
son roi au centre en le fermant grâce à une structure de pions avec e4 contre
e5 et d6. Il essaya de contre attaquer pour au final
craquer contre l’énorme activité adverse. Meximieu
marquait le premier point et revenait au score (nous avions un point de
forfait).
De son côté, Georges
Ziegler jouait contre un adversaire très légèrement moins fort (Cédric Marmey 1846) mais le combat
s’aprétait à être rude. Georges commença par un système de Londres mais son
adversaire parvint à obtenir une structure favorable après l’échange des dames
en b6 (avec des pions doublés b, c4, d5 et e6 contre a, b, c3, d4, e3 pour les
blancs). Il se défendit bien mais après les échanges et une phase plus
tactique, son adversaire gagna un pion et convertit la finale malgré la longue
et tenace défense de Georges. Meximieu nous
devançait alors d'un point tandis que le combat dans les autres parties
s’intensifiait.
Nikolay Aksenov et Jean
Peyrin (avec les pièces noires pour tous les deux), qui
affrontaient respectivement des adversaires de 100 points plus fort et de 50 de
moins, jouèrent des parties où les pièces s’échangèrent progressivement pour
arriver dans une finale de tour + fou pour Jean (après une ouverture symétrique
avec une anglaise double fianchetto) et de dame + tours + fou pour Nikolay
(après un début d4 d5). Les deux parties qui
tendaient vers la nulle nous offrirent toutes les deux la victoire après deux
gaffes de leurs adversaires après plus de 3 heures de jeu. Le match qui
était alors serré devint plus détendu car la nulle était presque assurée avec
les parties suivantes qui semblaient bien se passer.
Hugues Blanchard affrontait Yann Thevenet (2074) avec les blancs, le élo était donc
en sa défaveur mais le combat ne le fût point. Après un début avec e4 et f5
contre une anglaise avec g3, d4, e3 son adversaire lui laissa prendre deux
pions avec sa dame pour se lancer dans une attaque à sacrifice douteuse contre
le roi, qui n’avait pas roqué, alors protégé par les blocus de pions au centre.
L’attaque s’avéra brutale bien que insuffisante devant le cavalier de plus que
Hugues avait empoché. Il réussit à échanger les dernières pièces d’attaque et
quand l’échange des dames devint inévitable, son
adversaire dût s’avouer vaincu. Il faut noter le très joli clouage croisé que Hugues a mis en place sur un fou, le roi et la dame adverse, pour
échanger cette pièce d’attaque (cf photo ci-dessous post précédent).
Pour ma part, j’affrontai au dernier échiquier un adversaire, Quentin Dumont, 150
points moins fort et je devais marquer le point entier pour respecter la
stratégie mise ne place au débat du match. Je débutai la partie par une
catalane. Mon adversaire qui ne connaissait pas cette ouverture répondit avec
une approche passive et j’obtins un avantage durable dû à ma prise d’espace
(structure avec b4, e4, f4 pour moi contre un schéma slave). La partie continua
et j’obtins un pion dans une phase tactique que je
pus convertir dans une finale avec fou + tour. Le gain du match était
désormais assuré.
Finalement, Vincent
Faivre (avec les blancs) affrontait au premier échiquier un joueur
(Bardhyl Bislimi) à 2100 elo. Après une partie slave où le pion en c4 fut
conservé contre un centre fort, Vincent essaya d’ouvrir le centre sur le
monarque adverse mais un étonnant sacrifice de pièce amena à une position
compliquée avec une masse de 3 pions contre un fou. Vincent se défendit bien et
arriva à une finale où, malgré sa tour de plus contre des pions proches de
dames, il dût transposer dans une finale tour
contre tour presque égale mais le pion de plus adverse ainsi que la position
active de la tour fit gagner son adversaire.
Le
match se finit donc par une victoire de 5 contre 3 pour notre équipe qui est
pour l’instant 6ème de la compétition. Toutes les parties furent décisives ce
qui traduit le combat acharné de chaque joueur.
Léo Boux de Casson.