Cette fois, il n’y a pas de roman sur lequel est basé le film sujet de ma chronique mais on peut honnêtement écrire que ce film, sorti en 1984, est tiré d'«une histoire vraie» puisqu’il s’appuie fortement sur les deux affrontements entre Viktor Korchnoï et Anatoly Karpov de 1978 et 1981 pour le titre de champion du monde. Bien entendu, l’imagination et la patte du réalisateur sont passées par là et il y a des inversions en miroir entre la réalité et la fiction. Rappelons que V. Korchnoï était le « vieux loup » des échiquiers et le challenger du titre (en 1981), apatride un temps après avoir fui l’union soviétique, dont la femme et le fils étaient retenus en otages en URSS, tandis que A. Karpov était le jeunot de l’histoire, avec 20 ans de moins que Korchnoï. Il bénéficiait d’un soutien sans faille de l’URSS et détenait le titre mondial en 1981. Dans le film, en revanche, l’exilé est le jeune loup aux dents longues, Pavius Fromm (joué par Alexandre Arbatt, qui connaissait bien la question, ayant lui-même fui l’URSS), tandis que le champion du monde soutenu par le régime soviétique est le vieux Akiva Liebskind (joué par Michel Piccoli).
J’ai adoré ce film à sa sortie et je l’ai revu avec très grand plaisir et
beaucoup d’émotion pour cette chronique. J’avais spécialement en mémoire deux
scènes qui m’avaient enchantée : Akiva Liebskind expliquant, preuve à l’appui,
qu’il est sourd et la dernière scène du film, que je ne vous dévoilerai
évidemment pas. Contrairement à ce qui arrive souvent, j’ai retrouvé le
souvenir intact et nullement faussé.
Revenons un moment sur les liens entre la réalité et la fiction. Dans le
film, l’évasion du cardiologue est très proche de la demande d’asile de V.
Korchnoi. L’emploi de parapsychologue lors du tournoi correspond à la réalité
du match de 1978 à Baguio et, de façon plus générale, tout ce qui a trait à l’opposition
entre les blocs est et ouest se nourrit de la réalité politique du temps,
apportant une dimension supplémentaire au film, qui plaira même aux non joueurs
d’échecs. Au contraire, la partie technique des parties d’échecs est plus
discutable. Je ne suis pas sûre que l’épisode du mat en 7 coups que le jeune
Fromm ne voit pas alors que son adversaire se croit perdu soit crédible au
niveau du championnat du monde, même si cette idée se retrouve dans un film que
vous pouvez éviter de voir, « Face à face » de 1992, (avec Christophe
Lambert plus crédible en highlander immortel qu’en joueur d’échecs ratant un mat
en 5 coups). Notons une fin de partie que l’on peut suivre à son aise et dont
voici la position de départ, avec l’invite : « les noirs jouent
et gagnent »:
C’est la 8ème partie, qui se conclut par la victoire de Liebskind-Piccoli-les noirs, égalisant à 3 partout.
solution du film : 1. ... Dxh3 +
2. Rxh3 TxT +
3. DxT Cf4 regagne la dame et termine avec deux pions liés de plus
La prochaine fois (date inconnue), je vous parlerai des bonus offerts sur
le DVD.
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