Menu_horizontal

mardi 28 juin 2022

La chanson de Mayenne, une épopée en vers

 Oyez Oyez, la complainte de Sofyan et de ses compagnons d'armes en Mayenne, au siège de Loubatière, d'où ils rapportent le troisième trophée. 


L’assemblée grenobloise, victorieuse en mai,

Prit le parti de gagner et d’étendre son domaine,

Alors que les forces nationales convergeaient à Mayenne,

Elle posa pied, voire pied nu, dans le territoire clairsemé.

 

Cette confrérie des temps médiévaux,

Fut logée dans des enceintes académiques

Près de la Renaissance, de ses plats de moules typiques,

Et du château où, pacifique, elle rencontra ses rivaux.

 

Sous l’égide d’Aurélien, notre capitaine, et arbitre

De tous les affrontements, un dirigeant malin,

L’équipe comptait Idir, qui, tel un félin,

Bondit sur la moindre faute, pour jouer le titre.

 

S’y trouvait aussi Pierre, le pèlerin roi,

Prêt à se compromettre pour forcer les marées de pion.

Et enfin j’y figurais, en stratège plein de passion,

Mais parfois récipiendaire d’un cheval de Troie.

 

Accueillis bien au-delà de nos prétentions,

Dans un faste, où oriflammes et chocolats ornaient la salle,

Nous pûmes enfin nous adonner au jeu royal

Qui était l’objet de notre campagne, de notre mission.

 

La première rencontre vit la victoire d’Idir, Aurélien et moi,

Précis en finale de fous, dont il ne fut pas le troisième,

En attaque au centre, et dans un milieu de jeu plein de thèmes,

Pendant que Pierre, responsable, faisait nulle sans émoi.

 

Contre nos camarades de Montpellier, je fus mordu

Par un Dragon accéléré, et une Tour en d2 peu auspicieuse.

Mais Idir fit de la magie en seize coups avec ses cavaliers,

Et Pierre et Aurélien firent marcher la Hollande et un pion défendu.

 

Puis, pour notre vaillante armée vint l’heure de la débâcle,

Aurélien et Idir furent pris de court, décontenancés.

Pierre et moi, par malentendu, prenions un demi-point délaissé.

Le combat nocturne fut un triste spectacle.

 

Diligemment, nous tînmes conseil en veillée,

Nous analysâmes les parties, avec quelques soupirs,

Comprîmes qu’il n’y avait rien dans celle d’Idir,

Et jurâmes qu’à la quatrième ronde l’issue ne serait pliée.

 

 

Le lendemain, à l’aube, nous emportâmes nos tuniques

De l’Echiquier Grenoblois, passâmes devant le château

(Qui ne vaut toujours pas la Cathédrale de Beauvais, pas de sitôt),

Ignorant les belliqueuses idées de g4 et f5 de notre adjoint unique.

 

Mordu la veille, je ne laissai pas le Cobra me toucher,

Le traquai jusqu’au mat, et ainsi malgré une défaite,

Une nulle d’Idir où Fou c8 manquait, et une nulle de tempête

Chez Pierre, nous fîmes score égal sans broncher.

 

Contre Bordeaux, Pierre, qui avait juré de s’en tenir à e4,

Invoqua son fétiche système Rapport-Jobava,

Qui, dans les nues, par un fier sacrifice, l’éleva,

Pendant qu’Aurélien s’inclinait, non sans se battre.

 

Idir fut près de concrétiser sa finale, mais l’absence de temps

L’empêcha de trouver la route vers le gain, et alors

Dans ma partie endiablée, où l’absence de lucidité est mon remords,

L’épiphanie Tour f6, pour notre victoire, fut le miracle d’un instant.

 

Forts de cette dernière conquête, nous espérions trouver le podium,

Et la troisième place vint à nous, avec de beaux trophées.

Ce parcours de longue haleine, aux allures de contes de fées,

Était notre œuvre peu théorique, notre opus magnum.

 

Je ne saurais achever cette chanson de geste sans remercier

Le club de Grenoble, pour son inconditionnel soutien,

Alain, Ludovic, et les formidables organisateurs de la joute avec soin,

Et Pierre, Idir et Aurélien, mes valeureux équipiers.

 

Sofyan

 Les photos sont ci-dessous !







 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire